Frank Wedekind
L'éveil du printemps
Mise en scène Clément Hervieu-Léger
Traduction François Regnault
Scénographie Richard Peduzzi
Costumes Caroline de Vivaise
Lumière Bertrand Couderc
Musique originale Pascal Sangla
Son Jean-Luc Ristord
Maquillages et coiffures David Carvalho Nunes
Collaboration artistique Frédérique Plain
Assistanat à la scénographie Laure Montagné
Avec Michel Favory, Cécile Brune, Éric Génovèse, Alain Lengletle, Clotilde de Bayser, Christian Gonon, Julie Sicard, Serge Bagdassarian, Bakary Sangaré, Nicolas Lormeau Georgia Scalliet, Sébastien Pouderoux, Christophe Montenez, Rebecca Marder, Pauline Clément, Julien Frison, Gaël Kamilindi, Jean Chevalier et les comédiens de l’académie de la Comédie-Française Matthieu Astre, Juliette Damy, Robin Goupi, Aude Rouanet Alexandre Schorderet
La Comédie Française / 2018
Comme les autres grandes pièces de l’auteur de Lulu, L’Éveil du printemps résiste encore aux tentatives de classifications. Frank Wedekind dénomme lui-même Tragédie enfantine la vie de ces adolescents aux prises avec leur sexualité naissante, confrontés à la moralité d’un monde adulte et institutionnel hostile. La société prussienne y voit en 1906 une œuvre « pornographique » qu’elle censure, avant que Wedekind soit reconnu, selon les mots de Brecht, comme « un des grands éducateurs de l’Europe moderne ». Freud s’en empare d’un point de vue psychanalytique, suivi par Lacan. L’auteur, devenu emblématique du théâtre expressionniste allemand, privilégie pour sa part une forme d’« innocence ensoleillée ».
Après avoir traité la question du désir et des conventions sociales à travers Le Misanthrope de Molière puis Le Petit-Maître corrigé de Marivaux, Clément Hervieu-Léger poursuit son avancée dans les siècles tandis que les protagonistes rajeunissent, et incarnent une génération entière. Il s’entoure entre autres de Richard Peduzzi, grand maître de la scénographie qu’il a rencontré sur les créations de Patrice Chéreau. Ensemble, sensibles à ces éveils charnels, lorsque la nature éclot brutalement, ils s’intéressent aux « climats » propres à cet âge où la vie est inconnu, interdit, espace de jeu et de fantasme.